Il y avait conseil municipal hier soir.
Avec surprise nous avons vu débarquer dans la salle du conseil tout un groupe de personnes venues pacifiquement manifester contre l'antenne relais du stade Bourgoin. Leur représentante dont je n'ai pas entendu le nom, portait avec humour mais élégance une sorte de couvre chef en guise d'antenne verte. Elle a remis au maire la pétition qui circulait en ville sur ce dossier sensible. Des pancartes demandaient l'application du "principe de précaution" pour les enfants et les nourrissons. Le maire a reçu la pétition en expliquant qu'il l'attendait depuis un moment. Il a confirmé un rendez-vous avec une délégation des pétitionnaires début décembre et promis une prochaine délibération du conseil municipal sur la question. Certes il a les mains liées par la règlementation (ce qu'il n'a pas souligné) mais rien n'empêche de mener des études complémentaires et d'organiser (mieux vaut tard que jamais) une concertation avec les habitants.
Le conseil a pu ensuite se dérouler normalement. Peu de sujets de fond ont été abordés hier soir. Je retiendrai un point néanmoins sur l'intercommunalité (la PAC), un autre sur le Centre hospitalier des courses de Maisons-Laffitte et un dernier concernant le Pandora. Par ailleurs, nous avons voté pour toutes les décisions budgétaires proposées par la majorité pendant que l'opposition de droite s'abstenait.
D'abord, le dossier de l'intercommunalité Poissy-Achères-Conflans (PAC). La PAC est sur les rails et c'est une bonne chose. Nous avons voté en faveur de la délibération actant la création et la gouvernance de l'EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale), structure juridique de la future communauté de communes. Un débat a eu lieu sur l'intérêt de rester "petit" ou de s'agrandir dans une configuration à 200 000 habitants comme la loi risque de nous y obliger à terme, donc de rejoindre d'autres intercommunalités comme la CA2RS. J'ai personnellement plaidé pour voir grand et loin en rappelant qu'il s'agissait de peser face à des grandes agglomérations en gestation que ce soit en première couronne (de 300 à 400 000 habitants) ou plus proches de nous. J'ai aussi souligné que l'expérience des communautés d'agglomération dans les Yvelines (CASQY, CAMY) allait dans le sens de leur extension et non du repli sur soi. Face à celà, il s'est trouvé un consensus entre les anciens (le maire et son opposant, Marc Honoré) pour trouver que la proximité était essentielle et qu'il fallait rester entre soi. Pour eux visiblement, l'intercommunalité n'est pas une chance mais une perte de pouvoir. Ils préfèrent sans doute ne pouvoir faire que de "petites choses" mais pouvoir en décider. C'est la vieille école. Madame Jaunet m'a rejoint sur l'idée qu'il fallait penser Achères en grand à terme.
Sur le point de la gouvernance, je sais que les discussions n'ont pas été simples. Les maires de la PAC se sont ralliés à l'application stricte de la loi pour le nombre d'élus communautaires par commune, donc la proportionnelle en fonction du nombre d'habitants. Le calcul accorde 9 élus pour Achères sur un total de 42 pour la PAC. Le maire a indiqué qu'il se réservait 7 élus sur les 9 conformément au résultat de l'élection de 2008 (où il a obtenu une majorité relative de 48% des voix) et qu'il en y aurait 2 pour l'opposition de droite. Il aurait pu en rester là - application de la règle - et nous serions passés au point suivant. Mais il s'est cru obligé de dire qu'il appartenait à notre groupe de négocier une éventuelle répartition des 2 sièges avec la droite. C'est tout vu. Comme je l'ai indiqué après le conseil à Madame Jaunet, nous ne revendiquons aucun siège pour notre groupe dans la mesure où si geste il devait y avoir, c'était au groupe de la majorité de le faire. Nous votons avec la majorité la plupart des décisions budgétaires, nous sommes de gauche, nous avons appelé au rassemblement pour les prochaines municipales. Le fait de nous rejeter avec un mépris à peine dissimulé est une mauvaise manière, un geste peu élégant. J'en prends note, d'autant que les sujets intercommunaux nous tiennent à coeur, Cécile Clermont et moi. Il est vrai que nous avons décidé de nous retirer mais la création de la PAC est le début de quelque chose de nouveau et d'important pour la ville.
Deuxième sujet important le sort réservé au centre hospitalier des courses de Maisons Laffitte. Il s'agissait d'approuver une motion contre la fermeture et la privatisation du service de chirurgie. Le débat a porté sur la défense du service public, l'opposition public-privé, et sur la vision de la santé comme un coût ou une charge pour la société. La droite aurait voulu qu'on retire de la motion l'opposition à la privatisation arguant qu'un service privé pouvait être plus efficace. Le maire a de notre point de vue à juste titre refusé de modifier le texte de la motion. Nous avons donc approuvé le texte de la motion, pendant que quatre membres de l'opposition sur cinq s'abstenaient, Magali Autret, avec élégance, après avoir témoigné de la qualité de cet hôpital, votant comme nous pour la motion.
Dernier point intéressant de l'ordre du jour, une convention avec le Pandora. Nous soutenons tous avec fermeté le cinéma d'art et d'essai et la programmation originale du seul cinéma d'Achères depuis vingt ans. Il serait inconcevable de le laisser tomber. Nous avons donc accordé une subvention de fonctionnement de 35 000 € au cinéma afin de consolider son activité. La droite a chipoté sur les termes de la convention et l'absence de statistiques de fréquentation, de données d'activité précises. C'est d'ailleurs Cécile qui avait relevé ce besoin de clarification lors d'une commission mais Marc Honoré s'est empressé de reprendre ses demandes sur un ton plus polémique et en manquant d'élégance à son tour car il a omis de citer celle qui lui a inspiré ses remarques. Je suis certain que la majorité va s'employer à fournir ces données par la suite et surtout à demander l'assistance d'un expert comptable pour certifier les comptes de la structure. Ainsi tout le monde sera rassuré à la fois sur la pérennité du Pandora et la qualité de sa gestion.
Daniel Lattanzio