L'écotaxe est suspendue. Sur décision du premier ministre et afin de tenir compte des violents mouvements de protestation en Bretagne et de la crise qui frappent cette région, le gouvernement va suspendre son application qui était prévue au 1er janvier prochain. L'écotaxe n'est pas la cause de la crise qui touche la région et le pays - elle n'est pas encore en application - mais elle symbolise une crispation dont il faut prendre acte.
La suspension n'est pas la suppression. Il est impossible de demander au contribuable de payer 800 millions d'euros de pénalités (1) pour annuler le contrat signé par l'ancien gouvernement (par Mesdames et Messieurs Fillon, Baroin, Kosciusko Morizet et Pécresse) liant l'Etat dans le cadre d'un partenariat public privé. Il est absolument nécessaire par ailleurs de financer les infrastructures de transport routières et ferroviaires dont le pays a besoin. Il y avait un consensus pour modifier le comportement des agents économiques privilégiant actuellement le transport par camions pour le réorienter vers le chemin de fer et les voies navigables, moyens de transport plus écologiques. C'était tout le sens du Grenelle de l'environnement que M. Borloo soutenait mordicus à l'époque.
Il est extrêmement regrettable de voir aujourd'hui certains responsables de l'ancienne majorité se dédouaner des décisions prises à la quasi unanimité pour de mauvaises raisons politiciennes et par pur opportunisme.
Le gouvernement a raison de prendre le temps du dialogue pour calmer les esprits. Il ne saurait pour autant abandonner l'écotaxe dans sa globalité ainsi que le réclame une opposition devenue irresponsable sur les enjeux d'environnement et peu soucieuse du respect de la parole de l'Etat.
Daniel Lattanzio
(1) Lire aussi : ce que va coûter la suspension de l'écotaxe.