Le débat sur les Roms est toujours présent dans l'actualité. Pas une journée sans que l'un ou l'autre politique ne se prononce sur le sujet, pour ou contre les positions de Manuel Valls.
Nous avons déjà évoqué la question dernièrement. Même si les partisans de la position de Valls sont majoritaires, il est difficile d'avoir une opinion tranchée sur le sujet tant l'équilibre à trouver entre fermeté et humanité est fragile. C'est ce que préconise la circulaire du 26 août 2012 dont se prévaut le gouvernement, jamais contestée par les personnalités qui s'opposent publiquement à Valls aujourd'hui. Un rapport d'évaluation réalisé par le défenseur des droits semble démontrer que parfois le parcours d'intégration des Roms réussit, parfois il échoue. Il indique aussi que les moyens ne sont pas à la hauteur des objectifs. Enfin il pointe du doigt la responsabilité des préfets et donc de l'Etat dans la mauvaise anticipation des problèmes liés à l'évacuation des camps.
Les Français sont favorables aux propos de Manuel Valls dans une proportion massive. Ils font en quelque sorte porter à la minorité des Roms la responsabilité première des difficultés qu'ils subissent. Le respect du droit des minorités est pourtant un des fondements de nos valeurs républicaines et constitutif des droits de l'homme. En ce moment la majorité des Français est très sévère vis à vis des Roms. Pourquoi ? Le plus souvent par refus de l'assistanat, refus du communautarisme, refus des incivilités et de la mendicité agressive, ... parfois malheureusement par xénophobie et racisme. Les bonnes et les mauvaises raisons se cotoient d'où les confusions dans les accusations des détracteurs de Valls qui voient en lui un crypto-frontiste qu'il n'est pas.
En conclusion, beaucoup réagissent trop vite dans ce dossier. Ce n'est pas parce qu'une minorité est accusée qu'elle est d'emblée coupable ou innocente. On ne juge pas une communauté. Nous sommes dans un Etat de droit. C'est la justice qui tranche en dernier ressort le sort individuel des Roms qui sont des citoyens justiciables comme les autres. En nombre, les procureurs dominent les avocats dans l'opinion. Ce n'est pas une raison pour que les moins nombreux (les défenseurs des Roms) essayent de discréditer un ministre qui est dans son rôle lorsqu'il s'agit d'évoquer la sécurité des Français.
Le lancer d'anathèmes est l'arme préférée des moralisateurs et des parangons de vertu. Quand on voit le résultat de ces débats, on peut légitimement se demander si cet amalgame ne fabrique pas du vote frontiste. Les détracteurs du très pragmatique Valls devraient remettre les pieds sur terre : le premier flic de France ne fait qu'assumer ses responsabilités de représentant de l'ordre. Selon nous, il vaut mieux avoir Manuel Valls comme ministre de l'intérieur que Claude Guéant ou Cécile Duflot.
Daniel LATTANZIO